Table des matières

L"itinérante"

Par un vendredi soir d'hiver glacial, l'"itinérante" arrivait. Elle fut hébergée par les Pères pendant trois jours. Aux repas, elle mangeait tellement que j'avais peur qu'elle soit malade.

Cette itinérante était un peu sénile. Elle était vêtue de haillons très sales et à odeur forte.

Elle parlait beaucoup, son langage était cohérent. Elle était polie aussi. Pourtant elle dérangeait. Elle bousculait nos valeurs. Ceux qui l'hébergeaient n'étaient pas habitués à cette réalité-là. Comment lui parler? Comment lui venir en aide? J'aurais aimé lui laver ses haillons, lui faire prendre un bain Elle ne voulait aucune aide. Elle ne souhaitait que manger et dormir au chaud.

Dans cette fin de semaine où je désirais décrocher de mon travail, elle me dérangeait. Elle me faisait prendre conscience que les itinérantes existent réellement. Je comprenais qu'il y avait des personnes qui étaient plus pauvres que moi.

Si l'on écoutait plus les besoins de certaines personnes exclues de la société, l'on verrait moins de misère autour de nous. Nul besoin d'aller dans le Tiers-Monde pour être confronté à cette situation de pauvreté. Avec la situation économique actuelle au Québec où il y a des restrictions et des coupures budgétaires, les plus démunis existent.

De cette fin de semaine, j'ai retenu une chose : "Regarder autour de soi, il y a des gens plus indigents que soi."

Louise Schelling

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'un jeune fille.

[Voir l'image pleine grandeur] Des coeurs.

Le bonhomme de neige

Une neige vient de tomber durant la nuit. Les enfants se réveillent, se dirigent vers la fenêtre en courant, ils regardent et voient un beau manteau tout blanc de neige. Après le petit déjeuner, chacun se dirige dans sa chambre et enfile ses vêtements. Les enfants sont contents d'aller jouer dehors, ils s'emmitouflent jusqu'au cou.

Ils sortent, s'élancent dans la neige et s'aperçoivent que la neige reste "pelotante". Gilles fait une petite boule et la dépose dans la neige. Il commence à la rouler, et la boule grossit; il n'est plus capable de la pousser. Jacques et Jean-Paul font une boule et la déposent sur la sienne. Les enfants commencent à faire le bonhomme de neige. Ils prennent de la neige, façonnent le corps, la tête et les bras. Ils prennent de gros boutons pour les yeux, une carotte pour le nez, et lui dessinent un large sourire.

À chaque fois qu'ils sortent de chez-eux, leur bonhomme de neige les regarde partir. Même, ils ont l'impression qu'il surveille leur maison.

Gilles Auger

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'un bonhomme de neige et un fort en neige.

Rendre témoignage

L'Alphabétisation et la réalisation vont de pair! Je suis une apprenante qui vient vous parler d'elle et qui espère être à mi-chemin de la réussite personnelle.

Il faut vous dire, que depuis déjà quelques années, je viens m'asseoir sur les bancs de classe. Pourquoi? Parce qu'on m'a offert une opportunité de la part des principaux responsables du gouvernement, pour les personnes analphabètes de la province de Québec. En ce qui me concerne, mon organisme communautaire qui me représente se nomme Alpha-Nicolet. Le coût est minime pour une session de dix semaines, et c'est très avantageux pour une personne désireuse d'apprendre.

En 85 ce fut le grand départ. Savoir bien écouter et faire une revision de mon français écrit et oral devenaient mes priorités; cela me semblait bien important.

Autrefois, en français écrit, beaucoup de choses m'avaient alors échappée, et que je me devais de réapprendre. C'est grâce à des alphabétiseures spécialisées, qui excellent en ces matières et viennent nous motiver, que nous sommes convaincus de l'importance de suivre des cours répondant exactement aux besoins de chacun.

Et depuis ce jour, je constate que j'ai fait bien du progrès et j'en suis très satisfaite, même si j'ai encore un autre bout de chemin à faire. Cette réussite, à ce jour, je la dois personnellement à mon alphabétiseure : Mme Claire Lachapelle qui mérite profondément un merci.

Maintenant, je souhaite bon succès à tous ceux et celles qui veulent faire des efforts pour réaliser leurs ambitions. Tout comme moi, ils ne seront pas déçus.

Toujours plus loin.

Cécile Duval

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'une salle de classe.

Le bonheur du travail

Je travaille en formation pour Alpha-Nicolet, comme préposée au secrétariat depuis presqu'un an. Mon travail consiste à répondre au téléphone, faire de la dactylo, remplir des documents et reconduire les gens directement aux personnes-ressource.

Dans la bâtisse, il y a onze organismes à but non lucratif. J'admire beaucoup ces gens pour qui je travaille : il y a des membres du Conseil d'administration, des étudiants(es) et des travailleurs(euses). C'est certain que ce n'est pas un salaire que je reçois, mais je reçois beaucoup plus qu'un salaire. Je reçois des sourires chaleureux, tout en me trouvant à acquérir des expériences qui me serviront pour l'avenir. Je rencontre beaucoup de difficultés dans différents domaines, mais avec le support que nous nous donnons entre nous, je suis certaine que tout rentrera dans l'ordre. Les personnes participantes sont polies, elles ont toujours le sourire et elles sont très attachantes.

À chaque jour, lorsque débute mon travail, je suis heureuse. Pour moi, ce n'est pas un fardeau , c'est une récompense. Dès que mon contrat sera terminé, je me sentirai triste. Cependant à la fin de mon travail, je pourrai conclure que ce fut une expérience très enrichissante encore plus que je le pensais.

Toute personne, qui voudrait éprouver le même bonheur que moi, aura à rencontrer la personne-ressource pour le travail. Vous ne pouvez vous imaginer quel bonheur que l'on peut y gagner.

Je tiens à dire à toute l'équipe un profond merci de m'avoir permis de vivre cette expérience que je n'oublierai jamais.

D'une amie sincère
L'Heureuse

Le voyage

À 9h00 du matin, Daniel est sur la route 132 au pont de Nicolet. Avec son sac à dos, il fait du pouce pour Montréal.

Deux autos et un camion passent, puis un automobiliste voit sa pancarte pour Montréal. Il freine pour faire monter Daniel :

  • Je vais à Drummond.
  • Merci c'est beau! Je descendrai à Baieville.

Daniel lui explique qu'il va à Montréal pour visiter quelqu'un et faire des commissions. Le conducteur lui raconte qu'il retourne à Drummond après avoir visité sa fille de quatorze ans qui demeure avec sa mère.
À Baieville Daniel descend...

Son prochain "lift" lui est donné par un homme de 35 à 40 ans , habillé simplement :

  • Je peux t'emmener jusqu'à Pierreville.
  • Merci, ça va me rendre service.

Pendant le trajet, Daniel et le chauffeur parlent des villages environnants et de politique. Le conducteur est un père de deux enfants, mais il ne les voit pas souvent à cause d'un divorce.
À Pierreville, Daniel descend...

Les prochaines autos conduites principalement par des femmes, passent sans faire monter Daniel. Finalement, un automobiliste, homme d'affaires avec cravate, le fait monter. Il va à Sorel. Cette phrase "Dieu est amour" est présente sur son tableau de bord. Même avant d'arriver à Yamaska, le conducteur a déjà fait comprendre à Daniel que tous les problèmes viennent à cause des gens qui ne sont pas pieux :

  • Aujourd'hui, il n'y a pas de morale ni de principes. Tout le monde pèche . Les hommes et les femmes sont infidèles. Les familles sont en ruine. Le monde va devenir un enfer si ça continue comme ça.
  • Je te comprends, répond Daniel en essayant de le calmer. As-tu des enfants?
  • Oui, mais je ne les vois plus. Leur mère a déménagé à Ottawa.
  • C'est normal aujourd'hui, répond Daniel en essayant de l'encourager. Il me semble que beaucoup de couples se séparent.

À Sorel, Daniel descend et attend un autre "lift" pour se rendre à Montréal.

Le trafic est beaucoup plus intense ici sur l'autoroute 30. Après quinze minutes d'attente, une trentaine d'autos ont passé, et une femme avec deux enfants fait monter Daniel.

Son histoire ressemble à l'histoire des hommes. Depuis quelques mois, elle est séparée de son mari. À présent, elle étudie l'ostéopathie. Elle dit qu'elle a perdu presque tous ses cheveux à cause de sa séparation. Après une demi-heure de route, elle laisse Daniel au métro de Longueuil.

Après son voyage, Daniel a conclu que la séparation et le divorce sont fréquents et qu'ils brisent nos espoirs.

Ross Mc Callum

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'un pouce levé, "Montréal" et le visage d'un homme

Le pain

Gilles dit un jour à sa mère : "papa m'a expliqué comment on fait pour obtenir du blé et de la farine, mais il ne m'a pas dit comment on fait le pain."

Je vais te l'expliquer, lui dit sa mère. Écoute et ne l'oublie pas : "On prend de la farine, on la verse dans une sorte de coffre ou caisse appelé huche. On y verse de l'eau tiède et on délaie avec un peu de farine le levain qui doit faire fermenter la pâte. Quand le levain a été délayé et que l'on a une pâte un peu ferme, on la couvre pour conserver la chaleur et faciliter la fermentation.

Le lendemain, on délaie dans de l'eau chaude légèrement salée et l'on fait le pétrissage. C'est un travail très pénible qui s'effectue en brassant la pâte. Le pétrissage fini, on laisse reposer la pâte une heure ou deux pour qu'elle achève de lever. Puis, on la découpe en morceaux plus ou moins gros.

Pendant ce temps, on a dû chauffer le four. Quand il est prêt, on y introduit les pâtons à l'aide d'une pelle plate munie d'un long manche. Les pâtons restent une heure environ dans le four. On a alors des pains tels que ceux que nous mangeons.

Voilà Gilles comment on obtient cet aliment qui est notre principale nourriture."

Je me souviens quand maman faisait du pain : en ouvrant la porte de la maison, je sentais l'odeur du bon pain qui vient d'être cuit. Je mangeais une tartinade avec des framboises; un vrai délice!

Gilles Auger

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin de pain, couteaux et tartinade.

Le bonhomme de neige

Aujourd'hui, il neige, de gros flocons tombent sur le sol. Les enfants vont jouer dehors, ils commencent à rouler des boules. Elles deviennent de plus en plus grosses. Les enfants parlent entre eux. Qu'est-ce qu'on fait? Un bonhomme ou un fort? Et l'idée de me créer commence à germer dans la tête des enfants.

Alors, les enfants commencent par empiler trois grosses boules. Ils me modèlent les pieds, les jambes, les bras, la bouche, les yeux et les oreilles. Soudain, ils me laissent là tout seul et se réunissent en formant un grand cercle. Je me demande ce qu'ils se disent? Tout à coup ils partent chacun de leur côté.

  • Hé! les enfants, ne partez pas, vous avez oublié mon nez!

Rien à faire, ils sont tous partis. Me voilà bien mal arrangé. Qu'est-ce que les gens vont dire quand ils vont me voir sans nez? Ils vont bien rire.

Quelques minutes s'écoulent, mais que vois-je? Les enfants reviennent. Ils ont tous quelque chose dans les mains : une carotte, trois gros boutons, un gros chapeau, un long foulard et un balai.

  • Mais qu'est-ce qu'ils vont faire avec toutes ces choses?

OH! OH! Je crois qu'ils vont me faire une beauté. Ouf! Les enfants me posent la carotte pour faire mon nez, je croyais qu'ils l'avaient oubliée. Je me sens beaucoup mieux.

Les enfants me déposent le chapeau sur la tête, le foulard dans le cou, les trois gros boutons sur le ventre et le balai sous le bras. Maintenant, je trouve que j'ai fière allure. Merci les enfants d'avoir fait de moi un chef-d'œuvre.

Depuis ce jour, tous les passants grands et petits me saluent.

Suzie Fréchette

L'exercice physique

Faire de l'exercice me paraît bien simple, mais la réalité est bien différente.

Les personnes âgées et les très jeunes enfants sont les plus vulnérables à l'exercice. Imaginons un jeune enfant qui s'exerce à faire des pas de danse synchronisés; si ce n'était pas du désir de plaire à ses parents, il oublierait en pensant à des jeux plus faciles.

Pour les personnes intéressées, le gouvernement avec sa publicité de participe-action, le message est bien clair, autrement dit "grouille avant que ça rouille".

La température est clémente, je demande à mon conjoint de bien vouloir m'accompagner. Nous allons faire une randonnée en ski de fond, je le préfère au ski alpin , car il y a moins de risques de se casser le nez ou les jambes. Il me vient soudain une idée. C'est un mercredi soir. Je demande à mon conjoint s'il veut bien m'accompagner au Centre catholique, précisément à la salle de l'Âge d'or, où ont lieu les cours de danse. Il me répond d'un signe de tête que j'ai bientôt fait de comprendre :

  • Non.
  • Pourquoi?
  • Mon travail de concierge me fatigue un peu trop pour que je pense à aller me secouer après le souper.

Alors moi, j'ai le goût de faire de l'exercice. Donc, je me rends à la salle de l'Âge d'or pour pratiquer ma leçon de danse. A peine arrivée, je vois les gens se balancer. C'est bien joli à voir! Mais seulement les bons danseurs. La souplesse est de rigueur, elle doit être suivie d'une harmonie de pas et de gestes presque parfaits; bien entendu, en suivant scrupuleusement les accords de la musique. Pour vous aider, voici quelques exemples : si c'est une samba "attention" ce n'est pas le rock and roll; une valse n'est pas non plus un money-must. En dansant, un bon maintien est aussi important. Le corps ne doit pas avoir l'apparence d'une faucille ni d'un manche à balai. Ah oui! vous comprendrez que c'est difficile, mais certains exercices sont nécessaires si vous voulez rester en forme.

Une autre belle journée pointe à l'horizon, le déjeuner est terminé, et je me prépare à aller prendre une bonne marche. C'est différent et il n'y a rien de mieux pour la santé.

Allez! faites comme moi si le cœur vous en dit.

Cécile Duval

[Voir l'image pleine grandeur] Dssin d'une femme qui tient des ballons "Participe-Action veut dire exercice physique".

Je suis un crayon

Je suis un crayon, et mon nom est Chariot. Je suis neuf, je mesure dix-huit centimètres. Il y a de petits lapins roses, des verts et des jaunes dessinés sur moi. J'ai aussi une belle efface rose sur ma tête.

Ma propriétaire se nomme Valérie. Elle me dépose avec une pile de livres et une plume sur sa table de travail près de son gros bureau blanc dans sa chambre. Il fait noir. Valérie se couche dans son lit et s'endort; alors, moi aussi.

Le lendemain je me me réveille, il fait grand jour et la plume me regarde. Je commence donc à lui parler, à lui raconter ma vie qui débute. Valérie arrive et me place dans un gros coffre à crayons en me disant : "allez Chariot au travail! " Aussitôt arrivée à l'école, elle commence à écrire. Valérie se sert de moi toute la journée. Elle me fait passer au taille-crayons de temps en temps. Ayant travaillé très très longtemps, Valérie est fatiguée et moi aussi. Elle me dépose dans son gros coffre à crayons et me ramène à la maison. Maintenant, je ne mesure que quinze centimètres. La plume me regarde et me demande : "pourquoi es-tu si petit?" Je lui explique que plus on se sert de moi plus je rapetisse.

Je n'arrête pas de dire à la plume comment elle est chanceuse. Elle ne rapetisse pas et ne se fait jamais tailler. Mais au fond Valérie est très gentille avec moi. Moi aussi je suis chanceux, elle me considère comme si j'étais un crayon très précieux. Elle m'a fait une belle place dans son gros coffre à crayons. Quand elle le ferme, je me couche sur sa grosse efface molle et sa règle. Comme ça, je me repose toute la nuit. A chaque matin c'est pareil, Valérie m'amène à l'école, on travaille fort toute la journée et l'on retourne à la maison à la fin de la journée.

Pour les nombreux jours qu'il me reste, j'espère que Valérie continuera de faire attention à moi tout en m'utilisant pour que je la voie très souvent.

Charlot

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'un crayon de plomb.

Comme tu es magnifique

Bonjour les amis, me revoici, je renais de nouveau.

Petit à petit, ma tête miniature apparaît. Ah! Quel bonheur! de voir arriver ce jour avec les rayons chauds et brillants. Est-ce que tu vois tout comme moi? N'est-ce pas formidable? Je profite de quelques centimètres à chaque jour. Je suis rayonnante de joie, je rends les gens heureux. On m'aime tellement, on ne peut me laisser mourir. Je suis placée pour que je puisse respirer et avoir mon espace vital. Je vis, je dors tout comme toi, aussi longtemps que l'on me le permet. Tous les cœurs, à chaque année me donnent une petite touche spéciale. J'ai le droit de prendre du répit, car je t'ai aidée à survivre. Maintenant je fais tout comme l'ours qui hiberne tout l'hiver. Je dors calmement jusqu'à ce que le blanc immaculé me laisse encore la place pour revivre à nouveau, car j'aime montrer ma beauté, mon éclat multicolore. Réfléchis bien! Je recommence avec joie tout comme toi.

As-tu trouvé qui suis-je? Ah! non? Désolée maintenant je vais me dévoiler :
Je suis comme mes frères et sœurs la jolie fleur vivace qui aime revenir à chaque année. N'est-ce pas que je suis magnifique? Comme le cœur de chacun d'entre nous. Il faut maintenant que je me repose.

Bonne saison, amis de mon cœur. J'ai hâte d'être adulte...

Joyeuse Mado

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'un arbre et des fleurs.

La trottinette

Par une belle journée d'été, Catherina décide de se promener dans la cour arrière avec sa trottinette.

Elle salue ses chiens Ti-Mousse et Prinsou et part en direction du boisé. Le ciel nuageux donne une sombre impression dans la forêt. Heureusement, le soleil éclaire un peu son chemin. Quelques minutes plus tard, Catherina se sent légère comme un papillon. Elle s'envole dans le ciel suivant les rayons du soleil. Elle atterrit sur un nuage et s'aperçoit que tout est petit, pas plus gros qu'un grain de sable. La jeune tille se sent perdue dans cet endroit inconnu. Catherina débarque de sa trottinette et la voit briller de mille feux. Elle y touche, fait un vœu et il se réalise devant ses yeux. Le petit nuage sur lequel elle était perchée est devenu un immense jardin fleuri comme elle le souhaitait. Catherina décide de cueillir des fleurs pour sa mère. Aussitôt qu'elle arrache une fleur, des étincelles multicolores scintillent dans la pénombre. Après en avoir cueilli une dizaine, elle remonte sur sa trottinette et fait le se réalise en criant "lapin".

Revenue chez elle, Catherina donne les fleurs à sa mère qui est très heureuse de les recevoir. Dès que sa mère respire les fleurs, tout autour d'elle, se forme un grand éclair de bonheur et d'amour. Depuis ce jour, la jeune fille n'a jamais revu d'aussi grands jardins et d'aussi belles fleurs. Catherina n'a jamais parlé à personne de son merveilleux trésor : sa trottinette.

Valérie Dionne

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'une trottinette.

Comment j'ai dû affronter un échec

Depuis plusieurs années, j'envisageais de continuer mes études. Un matin, à mon lever, j'étais prête à faire les démarches. Je demandai un rendez-vous à la polyvalente Jean-Nicolet, car je voulais approfondir mon français, mes mathématiques et mon anglais. A un certain moment, j'ai dû affronter un échec, en mathématiques.

Le test était très difficile et il a été échoué par cinq points. Je l'avais travaillé quatre mois auparavant. Après tout ce travail, j'étais certaine de réussir. Le désespoir m'a prise, je voulais tout lâcher. Je me suis mise à réaliser que j'avais besoin d'aide, c'était ma seule porte de sortie. Le professeur et la secrétaire me suggéraient de rencontrer l'aide-pédagogique du nom de Luce Grenier pour ceux qui sont dans l'interrogation.

Ce jour-là tomba bien, elle était là sur les lieux, me donna une date et une heure pour la rencontrer. Je fis signe que "oui" de la tête, remplie de tristesse et je retournai dans mon local de travail. J'étais toujours en colère de mon échec.

La journée de mon rendez-vous arriva, quelques minutes en étant assise, je me suis mise à tout dérouler comme un volcan en éruption. Elle me dit d'un ton calme : reprends ton souffle et je vais comprendre mieux ce que tu expliques. Après quelques questions que je posai, les réponses qu'elle me fournit me donnèrent satisfaction et je partis le cœur heureux. Le sentiment que je ressentais à son regard me fit sentir qu'elle était sincère. Avec toute l'aide qu'elle m'a apportée, j'ai pu continuer mon cheminement encore un long bout.

Après ce long cheminement, même avec l'aide qu'elle me donna, plus rien n'allait. Ce n'était pas parce que nous ne voulions pas ni l'une ni l'autre. C'était tout simplement quoi? La première réaction, ce fut celle-ci : je n'avais pas encore avalé mon échec. Quelques temps après, je trouvai ma réponse. Il y avait deux choses : celle-ci, je n'avais pas appris à mettre mes limites pour être capable de dire, "j'arrête un certain temps" et la seconde était le décès de ma mère. Aujourd'hui, je peux lui dire plusieurs mercis pour toute son appréciation et la gratitude qu'elle a eue envers moi. Un jour je veux y retourner.

Nicole si tu es encore là, il me fera plaisir d'aller te rencontrer, même si c'est juste pour te saluer. Tu seras toujours formidable à mes yeux. Grâce à toi, même encore en ce jour, je peux dire que je vois blanc et noir. J'ai infiniment de très beaux souvenirs de toi dans mon cœur.

D'une amie qui ne t'oubliera jamais.
Madeleine P

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin de deux petites filles qui lisent un livre ensemble, couchées par terre.

Le livre

J'ai reçu un livre en cadeau. Mon livre est fait de papier qui lui-même provient du bois. Il est formé d'un grand nombre de feuillets et d'une couverture. Les deux côtés d'un feuillet se nomment pages. Sur la première page du livre, se trouve le titre. En tête de chacune des autres, il y a un numéro d'ordre et l'ensemble de ces numéros s'appelle pagination.

Une page contient plusieurs phrases. Les phrases se composent de mots, les mots de syllabes et les syllabes de lettres. Les lettres de mon livre n'ont pas été écrites à la main, mais imprimées. La couverture ou reliure de mon livre est en carton, mais il y en a d'autres en toile. Quelques-uns sont simplement couverts en papier, on les appelle des brochures.

Celui qui compose un livre se nomme auteur et celui qui l'imprime imprimeur. L'opérateur qui en assemble les feuilles et le couvre est un relieur. Le marchand qui vend des livres est un libraire et si c'est lui- même qui les fait imprimer, il en est l'éditeur.

Je prends soin de mon livre, j'évite de le salir et de le déchirer; j'essaie de le lire avec attention afin de mieux comprendre son contenu.

Gilles Auger

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'un livre et un dictionnaire sur une table.

La cruauté entre mère et fille

La cruauté entre mère et fille, ma foi! on croirait vivre un ciné-roman. Malheureusement cet état de chose existe vraiment dans la vie.

Vous me permettrez de taire l'endroit, l'année et le temps où cette triste situation se passait. Oui dis-je, c'était une mère de famille, elle avait quatre enfants et le père travaillait à l'extérieur. Il ne se préoccupait que très peu aux problèmes de sa famille ou bien avait-il choisi de faire la sourde oreille?

Silencieuse, au début, la maman réussissait à accomplir consciencieusement ses devoirs conjugaux, c'est-à-dire, bonne épouse et bonne servante.

Mais vint le jour où les enfants ont quitté la maison des parents pour se marier Jusqu'alors rien ne paraissait d'anormal, cependant un gros problème existait toujours en secret entre la fille qui était la deuxième de la famille et la mère. Cette dernière avait essayé en vain de devenir sa confidente en lui offrant toutes sortes de petites gâteries, mais, peine perdue.

Le dialogue entre elles était devenu impossible...

Voici comment ça se passait :
La mère demande à sa fille, comment vas-tu? La fille, pour toute réponse, émet des cris , et des accusations sortaient de sa bouche.

La mère espérait calmer sa fille en lui prononçant des mots tendres suivis d'explications. La fille ne voulait rien entendre.

La mère, désespérée et vidée de toutes ses ressources, se demandait comment agir? Serait-ce de la jalousie depuis l'enfance envers sa sœur et ses frères? Ou bien aurait-elle dû s'exprimer mieux afin que sa mère puisse la comprendre, ou peut-être bien une pointe de son orgueil l'en empêchait? Était-ce la faute de sa mère? On l'ignore. Une chose est évidente : personne n'a pu résoudre ce déchirement entre mère et fille.

Y aura-t-il une réconciliation un jour? Espérons-le pour ces deux personnes.

Aujourd'hui, la rancune existe toujours entre elles et elles ont préféré se taire.

La voix du silence.

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin de deux mains tendues au-dessus de plantes et de fleurs, "La cruauté entre mère et fille. À quand la réconciliation?"

Un accident

Une belle journée commence, c'est le deux juin mille neuf cent soixante-dix-neuf. Le soleil brille de tous ses rayons. A la ferme, après le dîner, Gilles vérifie l'arroseuse pour que les jets fonctionnent uniformément parce que pour arroser le maïs avec l'insecticide, tout doit être à point.

Cricri coupe le gazon avec le tracteur à pelouse. Dom-Dom arrive par en arrière , Cri-Cri recule, alors Dom-Dom trébuche et le pneu arrière du tracteur lui passe sur la jambe. Soudain, j'entends des cris, je me demande ce qui se passe, je me relève et regarde. Je vois le patron à genoux et ses garçons qui soulèvent le tracteur à pelouse. Dom-Dom est couché par terre, son père enlève la jambe qui est prise dans les couteaux. J'arrive près de Dom-Dom, il est étendu sur le dos, il veut regarder sa jambe, mais on lui a recouverte avec une serviette. Sa jambe a été sectionnée au milieu entre le genou et la cheville : il y a juste les tendons qui retiennent la jambe. Le patron dit : "on l'embarque dans l'auto", mais on lui a suggéré d'appeler l'ambulance. Quelques minutes plus tard, l'ambulance arrive. Les ambulanciers prennent les précautions et embarquent Dom-Dom dans l'ambulance, sa mère l'accompagne et ils se dirigent vers Trois-Rivières à l'hôpital Sainte-Marie. À chaque fois que l'ambulance passe dans des cahots, la jambe lui fait mal.

Entre temps, cette année-là, c'est la grève des infirmiers et des infirmières dans les hôpitaux. Malgré tout, les services essentiels sont maintenus. Le docteur Rivard et son équipe commencent l'opération de rassembler la jambe. Ils lui posent des broches pour que tous les morceaux tiennent ensemble. Après l'opération, le docteur dit à la mère de Dom-Dom que s' il n'y a pas d'infection, tout ira très bien.

Il y a plusieurs personnes qui disent des prières pour que tout fonctionne bien. Quatre jours après l'opération, Dom-Dom va bien, le pire est passé. Il passe quelques mois à l'hôpital; il a un très bon moral. Beaucoup de personnes vont lui rendre visite. Les infirmières s'occupent de rendre son hospitalisation le plus agréable possible.

Dom-Dom a son congé de l'hôpital; une longue convalescence commence à la maison. Un professeur vient lui donner des cours pour continuer son année scolaire. Il se déplace avec des béquilles. Il retourne à l'hôpital, le docteur examine l'évolution de la guérison de la jambe, tout va bien. Ce fut un moment très encourageant quand le docteur lui dit : "on va t'enlever les broches". Par la suite, il fait de la physiothérapie régulièrement pour réhabituer sa jambe à faire des mouvements.

Avec beaucoup de patience et de détermination, Dom-Dom revient de la physiothérapie; il n'a plus de béquilles. Il marche sur sa jambe.

G.A.

La pauvreté

Ce sujet est toujours d'actualité. Pour moi, il comporte beaucoup d'items.

Étant invalide à cause de prothèses à chaque genou, j'éprouve de la difficulté à boucler mes fins de mois.

Je fais beaucoup de bénévolat, mais encore là je suis restreinte. N'ayant pas d'auto je ne peux me payer un taxi à chaque fois. C'est vous dire que la pauvreté me limite dans mes journées. Je suis très active et je ne peux demeurer chez-moi à chaque jour. Le bénévolat me valorise. J'aime aider les plus démunis que moi.

J'aime aussi apprendre mon français pour mieux écrire et communiquer.
On peut sortir vainqueur de cet état à condition d'avoir une dose d'optimiste et aussi un dialogue intérieur.

Avec le printemps qui arrive, le moral revient et le soleil me donne de l'énergie. Aussi, il ne faut jamais désespérer. La preuve que Dieu est bon, c'est que je me suis trouvé un gîte où je logerai et serai nourrie; je paierai selon mes revenus.

Le remède contre la pauvreté est : "la confiance."

Louise Schelling

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'un garçon qui sort les poubelles.

Offrir une rose d'amitié

En offrant notre amitié aux malheureux de la vie.
En partageant une petite part de son avoir
En consolant un visage inondé de larmes
En étant toujours à l'écoute de l'autre
En soutenant le bras de la personne chancelante
En se sensibilisant à la douleur de la personne souffrante
En semant la joie aux déprimés
En téléphonant à l'oublié
En respectant les droits des victimes de la société En pardonnant à la personne dans l'attente

" La paix envahie par une pluie de roses"

C.D.

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin d'une rose.

[Voir l'image pleine grandeur] Dessin de fleurs.